• Sighild Vencourt

    Sighild Vencourt

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    Nom :
    Vencourt

    Prénom : Sighild
    Âge : Vingt-quatre, mais quatorze d’apparence
    Race : Humaine
    Culte : Gran Kain
    Lieu de Naissance : Schuttgart
    Langues parlées : Humain, commun
    Description physique:
    Suite à une maladie, Sighild a gardé un corps de petite adolescente de quatorze ans environ.
    Enfant du nord, elle a une peau très pâle et est habituée au froid. Elle est donc restée à son petit mètre cinquante, son poids plume de 40 kilos et ses petits pieds de 18 centimètres. Sighild est donc très peu musclée, fluette. Ses cheveux sont épais, bruns virant presque sur le noir, et lui arrive aux épaules. Des grands yeux bleu marine brillent en permanence au milieu de son visage lui donnant un regard profond et parfois sévère, surtout pour une..:"enfant". Ses lèvres, souvent relâchées en une mimique sérieuse et concentrée, s’étirent rarement en un sourire. Mais lorsque cela arrive, elles dévoilent des dents de perle blanche parfaitement alignée. Sa poitrine quant à elle, est à peine apparue.


    Histoire

    I
    Prépubère

    Il se surprenait de me regarder de la tête au pied, lentement mais sûrement. Je lui souriais, reprenant une gorgée de l’alcool qu’il m’avait servi, posant ensuite ma main contre la table, m’appuyant dessus. Il déglutit et finit par dire :

    - Enfin, voilà… la pluie a peut-être cessée maintenant…
    - Sans doute, lui répondais-je avec un sourire aux lèvres, le fixant attentivement. Il en semblait déconcerté. Mais je suis sûre que tu n’as pas envie de sortir…
    - Non, dit-il dans un souffle en secouant la tête.
    - Mais malgré tout, cela te gêne que je sois là… Je le regardais en inclinant la tête sur le côté. Amusant.
    - Tu sais te jouer des situations avec brios. Il plissait des lèvres. Tsss… Sa mâchoire se contractant d’avantage, serrant ses dents.
    - Détends-toi… Qu’est-ce qui te rends si nerveux… ?
    - Tu dois comprendre ma situation, ce n’est vraiment pas simple…
    Je tendais une main vers lui pour lui faire signe d’approcher. Il vint vers moi.
    - Je te comprends oui. Mais je ne comprends pas pourquoi tu te tortures à ce point… Tu ne parviens pas à te faire de raison, c’est cela ?
    - Non, ce n’est pas ça, dit-il en secouant la tête. J’ai totalement conscience de la situation, de ta situation. C’est juste que, quelque part au fond de moi, une petite voix m’empêche de t’embrasser avec passion. Sur l’instant par exemple. Mais, c’est peut-être la bienséance, ou… je ne sais pas…

    Il passait sa main sur sa nuque, alors que je me figeais. Ce qui le bloquait était que j’étais une gamine. La voilà la raison… Le regard des gens, la vision de mon corps pré pubère. Je rageais intérieurement.



    Quand on me dit que la nature est bien faite, j’ai envie de cracher au visage de celui qui a eu la stupidité de prononcer ces mots. Il y a trop de mauvais hasards, de conséquences irréfléchies, trop de maladies, de malformations, même notre corps n’est pas idéalement créé, trop de mystères, trop d’idiots pour que la nature soit bien faite. Je suis bien placée pour le dire, j’en suis la preuve vivante.

    Je considère tout être humain d’être dit : idiot. Nous naissons sans savoir, on doit apprendre, par imitations et par expériences. L’animal aussi, mais l’animal à plus d’instinct que nous. Il est en somme, plus intelligent que nous. Il sait pourquoi il vit et ce qu’il doit faire. La chaîne alimentaire en sommes. L’être vivant, pensant, se voit au-dessus d’eux car il croit avoir la capacité de se rendre compte de sa propre personne. De penser au passé, au présent et au futur. Mais au fond, il ne sait rien. Il croit savoir. Si la nature était bien faite, on saurait déjà tout. On me dira : « mais la vie est faite pour apprendre, si on saurait tout, on s’ennuierait ! » Si on saurait déjà tout, cela ferait longtemps que j’aurais trouvé réponse à mon problème et à l’existence même de ma vie. A la place, on traine sa loque de corps toute sa vie en espérant avoir une infime réponse au bout de la route.

    Si la nature était bien faite, je n’aurais plus le corps de fillette que j’ai aujourd’hui, le jour de mes vingt-quatre ans.



    II
    Emprise


    Combattre et survivre c’est la devise de la vie. Je m’y adonne donc avec un malin plaisir. Puisque l’on m’a doté d’un corps qui ne semble plus vouloir mûrir, j’en profite pour me permettre des actes dangereux, osés ou mal vus s’ils sont faits par des adultes. Je connais de moins en moins la contenance. Quand je veux faire quelque chose, je le fais. Et avec « cette nature si bien faite », il est facile pour moi de me camoufler sous une image qui n’est en réalité pas même « la réalité ». J’ai bien assez d’inconvénients pour me permettre d’exagérer et augmenter mes avantages, non ?



    La lune brillait déjà haut dans le ciel. Alors que je venais de récolter du sang d’un cheval, un jeune homme était survenu près de moi. Je caressais l’encolure du cheval sur ma droite. Le jeune garçon qui me faisait face devait avoir seize ans, tout au plus, mais déjà sa carrure était imposante et robuste. Je le regardais en haussant des sourcils, il avait l’allure de ses enfants de bourgeois gentilhomme, les cheveux blonds, la tenue respectable, la posture droite et fière. Il m'aborda et engagea la discussion. Puis, échangeant des banalités, je m’apercevais qu'il n'était pas anodin...

    - Je n’aurais jamais pensé que tu viennes du nord.
    - Mais il semblerait que tu sois douée d’un grand humour jeune fille. Son sourire s’agrandissait alors qu’il levait sa main pour venir caresser ma joue avec le dos de celle-ci. De quel droit se le permettait-il ?! Il se croyait me faire du charme ? Je remarquais alors que j’en restais perturbée un instant, et me mis à jouer l’indifférence. Il écarta sa main. Peut-être est-ce ma manière de répondre à tes piques.
    - Elles sont si petites…Il t’en faut peu.
    - En effet. Elles sont petites, voilà pourquoi ma réaction en est à l’image : petite.
    - C’est presque tentant de chercher plus loin, pour voir. Je levais le menton pour le regarder de sa haute taille.
    - Oserais-tu ?
    - Je me le demande moi-même. Mais pour l’heure, je dois... Je remarquais la brume s’installer sur la place des écuries. Je soupirais en grimaçant.
    - Tu dois ?
    - Ça attendra apparemment. Ah, j’aime pas ça.
    - Quoi donc ? Il se posta devant moi, les bras croisés sur son buste.
    - La brume.
    - Devenir aveugle parce qu’on ne voit pas à quelques mètres te gêne-t-il ?
    - Non, les voix et la sensation qu’elle produit. Elle ne te fait rien ?
    - Bien sûre que si. Mais on commence à s’y faire. Tu veux qu’on s’en aille d’ici ?
    - Tu comptes rester en ma compagnie ?
    - Pourquoi pas. Tu me divertis bien assez.
    - Que c’est aimable. Tssk, lançais-je d’un air ironique.
    - Et tu n’as pas l’air d’être effrayée par l’homme que je suis.
    - Apparemment, ce n’est pas tant difficile de te divertir.
    - Oh… Certains et certaines me divertissent par leur stupidité. D’autres comme toi par leur mutisme. Mais si jeune… Quel âge as-tu exactement ?
    - Effrayée ? J’userais de ta phrase de tout à l’heure : « n’oublie pas que je viens de Schuttgart »… Je lui adressais un léger sourire sur mon visage pâle, il me le rendit aussitôt, l’air d’apprécier cette mini joute verbale. En quoi mon âge importe-il ?
    - Treize ans ?
    - Par-là autour… J’eus un léger tique aux lèvres.
    - Que je puisse avoir une comparaison à faire quand je croiserai le chemin de personne à la mentalité plate. Bientôt quatorze ?
    - Mutisme… Je souriais à nouveau. C’est bien léger comme mutisme.
    - Vraiment ? Je le regardais de manière plus agacée.
    - Quatorze voilà, on s’en fout.
    - Tu n’as pas l’air de t’en foutre en revanche comme tu le dis si bien.
    - Je pourrais parler beaucoup moins, oui. Je parle déjà beaucoup je trouve. La place se libérait de brume, laissant place à la lune claire. Je déviais le sujet en commentant,il fait plus clair.
    - Perspicace.
    - N’est-ce pas. Je levais le regard sur la lune rouge.
    - Une telle lumière m’étonne.
    - Elle brille bien ce soir.
    - Quand j’étais jeune, on me disait qu’elle était rouge car beaucoup de sang a coulé.
    - Blablabla… C’est très joli de dire ça. Je riais légèrement. C’est pour avoir une pensée vers tous les morts de guerre ? Pour ma part, je pense plutôt qu’il faut les oublier. Ils sont morts, on a suffisamment à s’inquiéter pour le futur. On mourra tous.
    - Non. Juste que quelqu’un s’est bien battu aujourd’hui et a ajouté des noms en plus à sa liste. Le passé ne m’intéresse pas, jeune Sighild.
    - Alors, il n’y a pas à lui donner l’honneur de la lune. Je me retournais tout à coup face à lui réalisant une chose qui me titillait. Tu te sens si vieux que ça ? Tu parles comme si tu avais quarante ans de plus que moi. Il souriait alors et vint même à rire un peu, venant fléchir son genou pour venir face à moi. Je le regardais avec mépris. Tu n’as même pas encore de poils au menton…
    - Je n’en aurais peut-être jamais.
    - Des poils, ou quarante ans de plus ?
    - Les deux certainement. Il vint m’attraper le menton entre ses doigts, m’immobilisant le visage face au sien. Je ne bougeais pas, le regardant avec une lueur dans les yeux. Ce gaillard m’effrayait et j’adorais ça. Je désirais voir les limites de sa patience.
    - Tu te sens faible ? Ou tu joues le réaliste ?
    - Je ne suis pas à l’abri des malheurs qui sévissent parfois.
    - Personne n’est à l’abri, c’est ça le jeu.
    - Je ne pense pas que tu as quatorze ans. Déjà qu’on me considère on ne plus mature pour mon âge. Mais toi…
    - Que veux-tu, grandir rends idiot… Je lui adressais un fin sourire amusé, une lueur d’amusement dans le regard et il me rendit à nouveau le sourire. Donc, tu n’as qu’à voir l’esprit et non pas l’apparence. Et tu me rediras ce que tu en déduiras. Ça m’intéresse.
    - Et dans ce cas, quel âge ai-je d’après toi ?
    - Hmmm... Il me maintenant encore le menton entre sa large main, les genoux fléchis pour être à ma hauteur. Relève-toi. Il lâcha mon menton et se redressa afin que je le juge du regard. Hmm… Dix-sept, dix-huit… Tu sembles trop vaniteux et bien posé pour être en-dessous.
    - Tu as certainement raison, Sighild. Mais peut être as-tu tort ?
    - Bla bla blaa... Je le regardais un peu moqueuse. Tu joues à mon jeu ? Soudain, sans prévenir, il leva son bras et me gifla du revers de la main. Surprise, je criais légèrement, décalée sur le côté. Le coup avait été sec et rapide, fort mais retenu tout de même pour ne pas me marquer. Je le regardais avec colère, puis finit par sourire.
    - Tu as été piqué ? Je le voyais revenir à la charge de la même main qui revenait dans le sens inverse. J’eu le temps de l’éviter en souriant finement. L’adrénaline montait en moi, l’excitation du danger me faisant plus palpiter qu’autres choses.
    - A quoi tu joues ? Un autre jeu ? Tu veux changer les règles… ?
    - Absolument pas Sighild. Les mots ne me feront jamais mal. Mais oui, je jouais…et je te testais.
    - Je pense bien, je pense bien. Intelligent le jeune.
    - Jouons alors, petite fille. Suis-moi. Il s’éloignait vers la sortie de la ville.
    - Tu me crois sotte ?
    - Sotte ? Non. Il tournait son visage vers moi.
    - Je n’ai déjà pas l’avantage en ville. Je croisais les bras, hésitante. Tu vas jouer au jeu « tu me suis pas, tant pis » ?
    - Tu es trop curieuse pour t’en aller maintenant.
    - Saligaud. Je m’avançais à sa suite. Tu as raison, ça m’agace j’avouerais. Mais ça tu dois t’en douter.
    - Absolument. Le fait que tu me suives prouve certaines choses aussi.
    - Oui, je le sais. Il s’éloignait de la ville. Mon cœur s’accélérait. Je risquais grand et je continuais d’avancer malgré tout. Tu es très perspicace et réfléchit…Pour ton âge. C’est étonnant. Tu as du vivre des choses…assez « sympa ».
    - Très, me répondit-il en se retournant vers moi. Tu ne peux savoir à quel point. Donc, Sighild. Dis-moi ce qui t’intrigue suffisamment pour te pousser à me suivre, alors que tu pourrais très bien finir dans l’eau, le ventre ouvert ou alors violée.
    - Peut-être la même chose que toi ? Le plaisir de voir un être calculateur et réfléchit, un peu différent de la plupart des gens. Peut-être…par ennui…par cupidité ou par sottise… Par amusement, qui sait ?
    - Je pense qu’il s’agit un peu de tout ça.
    - Sans doute. Et comme je l’ai dit, on finit tous par crever. Autant satisfaire sa curiosité.
    - Es-tu prête à mourir, Sighild ? Il s’approcha de moi, collant son corps contre le mien.
    - Jeune, et déjà si taré… C’est troublant, dis-je un sourire presque admiratif aux lèvres.
    - Sais-tu pourquoi je suis si confiant ?
    - Pour te sentir et faire sentir que tu domines la situation ?
    - Non, mais presque.
    - Dommage que tu n’aies peu de considération pour les dieux, tu ferais un bon Kainiste… Je lui adressais un léger sourire. Il vint m’attraper le visage entre ses mains me fixant.
    - Ce n’est pas la réponse à ma question Sighild.
    - Dis-moi alors, pourquoi es-tu si confiant ? Son regard devenant à la fois plus sombre et brillant, comme si au fond de ses yeux brûlait quelque chose. Il sourit alors que ses doigts se mettaient à effleurer mes joues.
    - Car peu importe ce qu’il t’arrivera…tu ne révèleras rien.
    - Peut-être pas… Dis-je un sourire aux lèvres.
    - Non. Je souriais à sa réponse. Il me discernait mieux que quiconque et cela m’émerveillait autant que ça ne m’angoissait. Peu importe l’issue de cette discussion, tu n’iras jamais en répéter un mot car tel est ton choix.
    - Ah…Dans ce sens-là. Oui, en effet. Pourquoi parler de cela à des idiots ?
    - Certains le feraient par dépit. Pas toi.
    - Si tu parles d’optiques de « retransmission », tu ne comptes-donc plus me tuer ?
    - Pourquoi te tuerais-je ? Tu es trop intéressante pour mourir maintenant.
    - Teste sur teste… Je souriais un peu.


    Curiosité, approche des risques, je suis dans un beau merdier. Cette rencontre n’a fait qu’amplifier en moi le désir de voir les capacités de mon corps et de mon esprit. Perfide calculateur, il manipule tout ce qu’il peut, tous ceux qu’il croise sont marionnettes et outils. Intérêt est son maître mot. Il est pire que moi et c’est sans doute pourquoi il m’attire autant. Je veux voir, savoir, si je suis capable d’être comme lui. Alors qu’en même temps, je veux lui montrer qu’il n’est qu’un chien dans ce monde d’abrutis, un fauve sans vie, rabaissé à son passé qui l’a brisé et qu’il accepte autant qu’il nie. Je suis dans l’obligation, mais je sais que je tolère cette vie parce que je le veux bien. Tout n’est qu’intérêt. Me voilà sous son emprise...Pauvre sotte.


    III
    Chaîne


    Deux années plus tard...
    Je faisais mine d’être concentrée sur les feuilles de mon bureau. Il entra dans la pièce.

    - Oui ?
    - Que t’arrive-t-il ? Tu es partie précipitamment.
    - Hm ? Tu aurais souhaité quelque chose de plus ?
    - Non.
    - J’avais envie de finir une recherche.
    - J’ai eu ce que je voulais et je l’aurais certainement encore. Je pensais t’avoir blessée. Mais je me trompais. Je fronçais des sourcils, en ne répondant pas. Il visait juste cet abrutit.
    - Dois-je comprendre que ton corps à ses limites ?

    Il s’approchait de moi, venant poser une main sur mon épaule, la serrant doucement, en cherchant mon regard. Je tentais de retirer sa main sans répondre, agacée.
    - J’ai donc visé juste.

    Laissant sa main s’écarter de mon épaule. Je rageais une fois de plus en le repoussant hors de la chambre allant lui claquer la porte au nez, non sans pas lui jurer au visage… Je l’avais vu sourire.


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    Un corps faible, un corps minable.
    Je le hais.


    Je commence à prendre trop de place, solution de secours, on pique, on frappe. Ambiguïté des visions. Il doit me briser, personne ne doit l’envahir, personne ne doit le comprendre. Apporter de l’importance est une trop grande affection, un présent bien trop volumineux pour ce que je mériterais vraiment. Il s’ouvre doucement et ça, il n’apprécie pas. Mais en même temps, je suis la seule, prête à l’écouter et le suivre dans sa folie. Tiraillé, malmené par lui-même, s’en sortira-t-il ? Au fond, il me fait pitié. Heureusement, toute l’admiration que je lui porte rééquilibre la balance. Je l’aime mais je le hais de tout mon être.
    Ambiguïté des visions, à quoi tout cela nous mènera ?


    - Offre-moi un sourire Sighild. Ils te vont à ravir.
    - Tu aurais tant de plaisir à me l’ôter si rapidement… Que je vais le faire.
    - Tu es bête parfois.
    - J’aime bien, le « parfois ».
    - Sachant l’être que je suis…combien de temps vas-tu me supporter ou m’accepter ?
    Allongée sur le lit, j’haussais un sourcil en tournant la tête vers lui, l’air perplexe.
    - Ca ne changerait rien, que j’y croie ou non, que je le veuille ou non, dis-je en relevant légèrement les épaules.
    - Non, en effet. Tu connais la seule méthode pour me faire quitter cette maison, il me fixa dans les yeux, le ton grave et posé. Mais tu ne la feras jamais…ou tu ne pourras jamais la faire…peut-être.
    - Peut-être.
    - Tu n’as pas peur qu’un jour tu ne veuilles plus de moi mais que je reste ?
    - Non.
    - Pourquoi ?
    - Parce que je trouverais un moyen…quelconque.
    - Mais tu devras subir jusqu’à ce que tu trouves le moyen de m’évincer.
    - Mais comment saurais-tu que je ne te veuille plus ? Hmm… ?

    Il faut l’avouer, il a du talent. Il connaît comment je fonctionne, sait toujours quoi répondre pour me faire réagir, me piquer, m’énerver. Il a cette emprise sur moi mais je sais qu’au fond, je peux en avoir une sur lui. J’y parviendrais et d’ailleurs, je vois déjà du changement. En parlant de changement, je me rappelle à présent d'une discussion...


    Nous traversions la ville de Gludio lorsque nous arrivions là où nous nous étions rencontrés. Je ne pouvais dire si cela était un bon ou mauvais souvenir…En tournant la tête vers moi, il s’aperçut de mon air pensif et me demanda :
    - Des regrets depuis ce jour ?
    - J’en doute fortement. J’imaginais plutôt comment je serais aujourd’hui, sans ta rencontre.
    - Et comment serais-tu, d’après toi ?
    - Peut-être…Agglutiné à un homme sensible et trop gentil, en me cachant dans mes laboratoires cherchant encore un remède.
    - Un homme gentil et sensible… Il parut amusé sur le coup. Tu aurais étouffé d’être si libre Sighild. Tu as besoin des barreaux que forment mes bras et mes poings pour t’endurcir et devenir forte.
    - Non, ça je n’en suis pas sûre.

    Et pourtant, il n’avait pas entièrement tord…Sans lui, je n’aurais pas évolué si rapidement. A présent, les mots volent loin plus facilement, ma colère s’entasse silencieusement pour mieux frapper plus tard, mon sang-froid s’installe. Difficilement certes, mais il s’installe et je ne doute pas une seule seconde de l’efficacité de le côtoyer tous les jours. Je me sers de lui et il se sert de moi. C’est un échange équitable non ?
    A présent, c'est une autre discussion qui me viens à l'esprit...


    Je fixais le paysage devant moi, le visage neutre.

    - Suis-je mauvais avec toi Sighild ?

    - Tu te fous de moi, voilà tout. Je soupirais légèrement. Que tu ramènes une garce je m'en contrefiche, que tu te joues à me montrer comme une gamine n'est qu'un spectacle. Mais que tu t'amuses ainsi de moi, je ne l'accepte pas. Frappe-moi si ça ne te plait pas, mais à la longue, je me barrerais. Car à ça, je n'y ai aucun intérêt.
    - Je ne veux pas te perdre Sighild. Pour le moment, je vais au gré de mes envies. J’aime posséder…et ce que je possède, je le détruis. Je m’étonne moi-même de l’être insensé que je suis.
    - Me possèdes-tu ?
    - Je te captive. Il se tût un instant. Serais-tu jalouse et possessive?
    - Serais-tu jaloux et possessif? répliquais-je le ton un peu lassé.
    - La réponse va de soi. Je n’aime pas que l’on touche à ce qui m’appartient.
    - Je n’arrive pas savoir si j’aime ou non, entendre ça.
    - Je n’aime pas que l’on abîme ce qui est précieux à mes yeux.
    - Il n’y a que toi qui m’abîme le plus, tu le sais non ?
    - Oui.
    - Quel est ton but, Valérian? dis-je après un instant de réfléxion.
    - J’ai certainement un but dans la vie, Sighild, sinon j’errerais tel un désespéré. Peu importe mon avenir et ce que je ferais, tu auras ta place à mes côtés.
    - Encore faut-il savoir quel genre de place...
    - Fidèle à toi–même, Sighild. Ta place ne dépend que de toi. Il sembla réfléchir un instant. J’ai parfois l’impression de voir mon reflet dans tes yeux Sighild…dans de rares instants.
    - Cela te perturbe ?
    - Cela me perturbe et me fascine.
    - Ça te donne envie de me tuer ?
    - J’aimerais tellement t’ôter la vie, Sighild… Mais un tel gâchis… un jour, certainement, l’un d’entre nous mourra. Et je préfère savoir que c’est de la main de l’autre plutôt que du destin tragique.
    - Je partage ta pensée.


    IV
    Réalité

    Auprès de Valérian j’en étais venue à vouloir tout détruire, qu’importait l’avenir. Je n’en avais plus. Tout n’était qu’expérience, voir jusqu’où j’étais capable de tenir. En m’alliant à un groupe de malfrats, j’aspirais à découvrir de nouveaux dangers, de nouveaux risques. Bien entendu, j’avais été servie.

    Puis Valérian est repartit, comme tant d’autres fois. Ça ne m’affectait pas plus que cela, j’avais l’habitude de ses absences répétées. Je m’étais concentrée sur les problèmes du groupuscule et leurs plans misérables.

    Le rapace m’avait empoignée de ses griffes et j’en gardais les stigmates. Sans sa présence je ne me trouvais plus d’utilité, plus de valeurs. Il avait réussi le salaud. Je tombais dans les méandres de la brume efficace de la drogue en bonne moins que rien que j’étais. Je ne trouvais pas de solution. Je ne saurais dire quel vent m’a relevé, mais certaines braves paroles d'un ami et baffes d'une autre m’ont remis sur pieds. Je n’avais souhaité qu’écraser mon corps et un corps écrasé ne se relève pas.

    Je décidais de mettre le groupe de côté et m'occupais à modeler ce foutu corps par la sueur des efforts musculaires… L'art du combat, de la magie...qu'importe, l'important était de m'occuper l'esprit pendant son absence. Ou pour ne pas y penser.


    Alors que je vérifiais ma liste d'ingrédients, sur le seuil de la porte, une silhouette s'approcha du pâté de maison. Mon visage resta de glace en m’apercevant que c'était Valérian qui revenait.

    - Les fantômes du passé refont surface Sighild. Que vas-tu faire ? Les fuir ou les affronter ?

    Il était là devant moi. J’avais toutes les clés en main, il ne suffisait qu’à tourner le loquet et voilà que je puais la trouille et le remord, je n’osais pas. Il savait que trop bien trouver les mots pour détourner cet acte…

    - Que désires-tu Sighild ? Retrouver le confort de mes bras ou me savoir loin de toi ?
    - Qu…
    - Tu n’as que quelques pas à faire… Ou me tourner le dos.

    Tout se mélangeait en moi, comme autrefois. Je m’approchais de lui, tentant de le gifler. Une ridicule gifle, alors qu’il méritait la lame… Il évita mon coup et en profita pour m’enlacer d’un bras, m’attirant contre lui.

    - Bordel… jurai-je, en tentant de le repousser.
    - Que tu as grandi mon petit oiseau… disait-il, alors que sa main effleurait du dos de ses doigts ma tempe.
    - Pourquoi être revenu ? Depuis tout ce temps… J’ai été dans la plus grande des poisses et tu n’as pas été là à un seul des moments les plus extrêmes.
    - Hors de portée de ton regard… Je voulais te voir te redresser. Tu t’es relevée Sighild ? Ou bien continues-tu de pleurer parce que je ne te tends plus la main ?
    - Je te hais toujours autant, détrompes-toi. Je pensais que je pouvais te faire un minimum confiance. Mais non, tu n’es personne. Juste un fardeau. Je l’ai bien noté dans ma petite tête, rassure-toi.
    - Tu es loin de la réalité Sighild. La raison principale de mon départ…La connais-tu ?
    - Tes petites histoires de m’intéressent plus, Valérian. Je suis lasse de tes affaires d’esprit.

    Il me libéra de ses bras, en se tournant vers la sortie de la ville.

    - Je commençais à t’aimer Sighild. Si tu me connais, tu sais combien cette révélation était lourde de sens pour moi.

    - Commençait, donc partit.

    Il s’éloigna ensuite à l’extérieur de la ville. Je fronçais des sourcils, en ôtant le collier de mon cou, le rattrapant.

    - Et tu as eu raison de partir alors. C’est une mauvaise chose.


    Je lançais brusquement le collier à ses pieds. Il le regarda.

    - Es-tu consciente de ce que tu fais ?


    Je ne répondis pas.

    - Veux-tu vraiment te séparer de ces perles ?


    Je serrais les poings.

    - Elles sont signes de chaînes.

    - Mais elles sont de moi…
    - Et alors, je dois pleurer ?

    Il se baissa et ramassa les perles, en se rapprochant de moi.

    - Elles t’appartiennent depuis le jour où je te les ai offertes.

    Il rattacha le collier à mon cou et je sentais le contact froid des perles noires. Il se pencha et déposa un baiser sur le sommet de ma tête. Je ne savais plus quoi faire, ses paroles me troublaient.

    - Vas…Retourne les voir. Et cesse de te mentir à toi-même Sighild. Mais avant de partir…Embrasse-moi.
    - Non.

    Malgré ma réponse, je me tournais face à lui. Après un instant d’hésitation, je vins lui embrasser simplement la joue. Il m’attrapa par l’épaule et m’embrassa de force, avec fougue. Je me haïssais.

    - File.
    - T..tu...

    La mâchoire crispée, je m’éloignais, perdue et furieuse de moi-même.
    Tout ce que je voulais, c’était ne plus le revoir. Mais cette partie de moi, maîtrisée n’attendait que de se blottir dans les bras de ce fou… J’étais malade, scindée en deux, incapable de prendre une décision et d’agir correctement.


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    Un boureau tourmenté... Je le savais pourtant.


    Je le revis deux jours après. Je décidais de simplement l’ignorer, je n’étais pas encore prête pour en finir avec lui… Mais il le savait autant que moi. Il me suivit en m’ordonnant de me rendre dans ma chambre d’auberge. Je tentais de lui faire comprendre que je ne souhaitais pas de lui en niant tous ses ordres. Il me poussa finalement dans la chambre et referma derrière lui. Je ne pouvais rien faire. Que gagner du temps avec la parole… Je soupirais et allais m’asseoir sur le canapé proche de l’âtre de la cheminée. Je levais mon regard sur lui, après un instant. Il inspectait la salle du regard.

    - Cela change de notre maison à Gludio...

    Il s'approcha d'un fauteuil libre et pris place, fidèle à lui-même, comme il le faisait avant. Je murmurais.

    - Allusion au passé, proximité des souvenirs affectifs...

    - Qu'en déduis-tu Sighild ?
    - Oui, nous ne sommes pas à Gludio.

    Je décidais de rester tranquille ce soir et ne réagir à rien. Je le regardais, passivement. Voyant que je ne répondais pas vraiment, il reprit, parcourant encore les lieux du regard.

    - Tu sais comment va se terminer cette nuit Sighild... Cela t'effraie-t-il tant ?

    J’haussais des sourcils en répondant avec sa manière de parler.

    - Pourquoi cela m'effraierait-il, Valérian?

    Je le regardais, le visage neutre, le regard légèrement trop scintillant pour être désintéressée. Il me délaissa du regard, observant les braises mourantes dans la cheminée. Il caressait le sommet de ma tête, mêlant ses doigts à mes cheveux. Je ne faisais pas de cas de sa main, ne bougeant pas.

    - Que suis-je à tes yeux, Sighild ?

    Il posa à nouveau sur moi son regard bleu et froid.

    - Un bourreau tourmenté, Valérian.

    Il souria.

    - Que c'est joliment dit Sighild...


    Il laissa ma chevelure tranquille, sa main glissant le long de ma joue pour venir cueillir mon menton.

    - Croyais-tu vraiment que j'étais parti à jamais ?

    - J'imaginais plus vraiment quoique ce soit. Je vis au jour le jour.
    - Je vois...

    D’un geste de la tête, je tentais d’ôter sa main de mon menton, agacée. Il me laissa faire.

    - Tu étais tombé au plus profond des abîmes mais tu as su en ressortir. Mais tu as oublié le plus important Sighild... et j'en suis déçu... profondément déçu...
    - Navrée pour toi, Valérian. Je n'ai retenu que ce qu'il me plaisait.
    - Et qu'as-tu retenu ?
    - Tu m'ennuies avec tes questions.
    - Répond, me dit-il d'un ton plus sec. Je soupirais.
    - J'ai retenu ce que je n'ai pas oublié. Et ce qui ne s'oublie pas.
    - Nous sommes indissociables Sighild... seule la mort nous séparera.

    Soudain, la main que je venais d’enlever vint me saisir la nuque et il me souleva du fauteuil tout en se penchant vers moi. Plongeant son regard dans le mien, il me fixait avec la petite lueur qui lui était si propre. Je m’attendais à ce qu’il s’énerve à un moment ou l’autre. Je le laissais faire, sans réagir, grimaçant légèrement, dû à la tension à ma nuque.

    - C'est toi qui crois en cela, Valérian.
    - C'est toi qui fuis le passé Sighild... Mais en réalité tu fuis ton présent...
    - C'est toi qui fuis la raison, Valérian.
    - Je ne fuis pas la raison Sighild... C'est elle qui ne veut pas de moi mais je te rejoins sur ce point.
    - Ça revient au même.

    Il me souleva un peu plus, suffisamment pour que nos lèvres s’effleurent.

    - J'ai envie de toi...
    - Moi pas.

    On s’embrassa doucement, la prise sur ma nuque se faisant un peu plus tendre, mais toujours aussi ferme.

    - Tu m'ennuies, Valérian.

    - Je sais Sighild.

    Je sentais tout à coup son autre main qui commençait à parcourir mon corps pour chercher les attaches de mon armure. Je rétorquais rapidement d’un ton sec.

    - Ne touche pas à ça.
    - Et à chaque fois que tu me dis ces mots... ton être ne peut cacher l'attrait qu'il a pour moi... Toi qui t'es tant plainte de ton corps enfantin, tu refuses de m'offrir la vue de celui-ci alors que je le connais parfaitement?
    - En effet, dis-je, en essayant de l’empêcher de détacher les lanières. Ça t'attriste?
    - Non... car le résultat sera le même.
    - Ne m'oblige pas à prendre les grands moyens Valérian…

    Il me reposa alors sur le fauteuil et m'observa sans dire un mot un instant.

    - Penses-tu que tes aiguilles vont me faire peur Sighild ?
    - Mes aiguilles... qui parle d'aiguille?
    - Car tu m'as piqué une fois.
    - Ça t’a déplu, Valérian?
    - Tu connais la réponse, grogna-t-il.
    - Oh, viserais-je un point sensible chaton?
    - C'est possible... Suis-je un chaton à tes yeux ?
    - Oui. Tu es perdu sans ta mère.
    - Qui sait, me répondit- il avec le sourire. Tu sembles avoir oublié que la provocation n'a aucun effet sur moi Sighild.
    - Indissociable... Que ne faut-il pas entendre…, dis-je, ignorant sa remarque.
    - Indissociable ? Que veux-tu dire ?
    - C'est toi...qui a parlé d'indissociable. Tu oublies tes propres mots Valérian. Aurais-tu reçu un choc à la tête durant ton absence..?
    - Tu n'as aucun souci à te faire pour ma santé Sighild. Je me porte comme un charme. Le grand air me réussit bien.
    - Charmante nouvelle, dis-je avec mauvaise ironie.
    - Et je n'ai pas fini dans la drogue, le cul offert aux rapaces qui tournaient autour de mon cadavre.

    Il retourna s'assoir dans son fauteuil, prenant ses aises, avec son éternel sourire calme qui illuminait son visage. Je souriais doucement.

    - Quel beau tableau tu fais-là de moi. Et tu reviens tout de même vers moi, Valérian?
    - Ose dire que ce tableau est faux, Sighild. Ai-je tort ?
    - Je n'ai pas offert mon cul, non.
    - C'est vrai?
    - C'est vrai. Tu reviens tout de même vers moi...cela dit. Tu souhaites me remettre dans le droit chemin ?
    - Sache que j'étais triste de voir que ma compagne a fini dans la drogue, se renfermant sur elle-même. Elle qui était si belle... qui a dû s'aider d'abrutits pour se relever... Je suis venu récupérer ma compagne... ma belle compagne Sighild.
    - Quelle joie j'ai eu de t'avoir près de moi pour me soutenir, oui. Je ne compte être l'objet de plus personne, Valérian.

    Il devint étrangement silencieux, me fixant sans dire un mot. Son sourire lui-même s'effaça alors que son regard s'assombrit. Je répondais à son regard, sans ciller.
    C'est alors qu'il se leva et dans une rage soudaine attrapa le meuble en bois qui se trouvait à ses coté. A la force de ses bras gonflés par la colère, il le projeta dans l'antre de la cheminée en perdant son calme.

    - CROIS-TU QUE J'AI EU LE CHOIX SIGHILD !!!

    - C'est ton passé, Valérian, répondai-je sur un ton calme ou presque. Tu devrais être fière de ton "objet".

    Des gerbes de flammes apparaissaient lorsque le meuble s'écrasait en plusieurs morceaux dans les braises. La respiration de Valerian s'était accélérée, les veines commençant à devenir saillantes sur son cou musclé. Il observait les flammes puis se tourna vers moi. Je pouvais distinguer un étrange mélange de rage, de tristesse et de folie dans son regard.

    - Les actes ne reflètent pas toujours les volontés, Sighild...
    - Et pourtant, elles sont qui nous sommes.
    - Tu ne sais même plus ce que j'ai fait les fois où je suis venu te voir...et tu.... ne sais pas pourquoi je suis parti.
    - Bien sûre que non, tu n'as pas laissé de traces de ton passage. Tu es partis parce que tu t'attachais et que tu ne supportes pas ça, Valérian.
    - Ce n'est pas la seule cause, Sighild.
    - Et bien parles. Je t'écoute.
    - Le passé m'a rattrapé et devenait une menace...pour nous deux. Je devais y mettre un terme, pour... toujours.... ,dit-il en serrant le poing.
    - Je vois que tu y es parvenu... , dis-je avec un brin d'ironie.

    Il s'approcha de la cheminée, me tournant le dos, le regard dirigé vers les flammes. Il paraissait si immense devant cette antre de pierre…

    - J'y suis parvenu Sighild... ,finit-il par répondre en ayant repris une voix calme et posée. Mais à quel prix...
    - J'allais presque croire que tu venais me voir pour y parvenir, avec mon aide. Je me surestime. A quel prix, Valérian?
    - Veux-tu réellement le savoir Sighild ?
    - Si je te le demande.

    Il prend un petit moment avant de répondre d'une voix plus basse.

    - Parricide...
    - Pourquoi un danger pour nous deux?

    Il s'écarta de la cheminée et se dirigea vers la porte de sortie.

    - Quelle importance... Comme tu me l'as dit tout à l'heure... ce n'est que du passé. Mais elle savait... Elle voulait ta mort. Et me dompter à nouveau...
    - Ah. Je vois que même en y repensant ça ne t'as pas remis en question.
    - Que veux-tu dire ?
    - Si tu ne comprends pas, il faut croire que tu es loin de cela... Remise en question sur ton domptage.

    Je me relevais, le regardant un instant, en continuant.

    - Cela arrivera une autre fois. Ou pas.

    - C'est un cycle Sighild...
    - Les cycles peuvent être interceptés.
    - Comme je te l'ai dit... plus personne ne me domptera... et je suis la seule personne qui ait le droit de te tuer.
    - Je me contrefiche de tes règles, Valérian.
    - Mais c'est aussi réciproque. Car pour le moment tu n'as pas le courage nécessaire pour me tuer... nous avons déjà eu cette discussion...Mais un jour peut être que cela changera.
    - Les cycles peuvent être interceptés par l'esprit et la volonté, Valérian. Pas seulement par la mort.

    Je m’éloignais en gagnant ma chambre.

    - Bonne nuit.
    - Tu voulais être seule ce soir… Commença-t-il, puis il finit par dire, bonne nuit.

    Je ne le revis pas le lendemain puis à nouveau plus pendant plusieurs mois.
    Il fallait faire vite. Me préparer. Être prête.
    Pour le tuer.


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    Pour le tuer...

     


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  • Commentaires

    1
    Tolkar
    Vendredi 3 Janvier 2014 à 16:34

    Tellement bon ce background, sérieusement... J'ai beaucoup apprécié!

    2
    Samedi 4 Janvier 2014 à 22:28

    Merci! :D

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